“Métaverse” : Un monde virtuel parallèle pour nous divertir ?
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Depuis la pandémie, les outils numériques se sont rendus indispensables pour continuer à travailler ou créer des événements. Décideurs d’entreprises et organisateurs d’événements s’emparent de la métaverse pour donner de la vie aux manifestations digitales.
A l’instar d’un épisode des Simpsons – Matt Groening l’avait encore prédit -, serions-nous en train de créer un deuxième monde qui serait virtuel ? Cet épisode de la saison 23 montre Lisa, adulte, se branchant littéralement à son ordinateur, pour rentrer dans un monde complètement virtuel et totalement déconnecté de la réalité.
Ok, dis ainsi, on a l’air d’y aller un peu fort. L’humanité n’arrivera pas tout de suite à la situation décrite dans cet épisode futuriste des Simpsons. Mais les signes avant-coureur du changement digital sont bel et bien là. Avec la crise sanitaire et les restrictions qui s’ensuivent, une grande partie de nos vie s’est digitalisée : télétravail, réunion sur Zoom, concert en live streaming… Tous existaient déjà avant mais ils se sont largement démocratisés.
D’après une étude réalisée par Twilio, le virus a accéléré la stratégie de communication numérique des entreprises de 6 ans en moyenne. Elle met aussi en avant que 97% des décideurs en entreprise estiment que la pandémie a accéléré la transformation numérique de leur organisation. Avec, elle a montré le caractère indispensable des outils digitaux. Aujourd’hui, ils jouent un rôle dans le bon fonctionnement de notre société.
Dans cet épisode futuriste des Simpson, Lisa Simpson rejoint un monde virtuel, totalement déconnecté de la réalité. Capture d’écran
Le Métaverse, un nouveau tournant ?
Nous avons un redoublement du temps réel puisque nous possédons une vie physique et une vie numérique. Le monde persistant a joué un rôle dans cette identité virtuelle. Un monde persistant, c’est un espace virtuel qui continue d’exister et de se modifier alors que le joueur ou l’utilisateur n’est plus connecté. Lorsqu’il n’est plus actif, ces mondes virtuels ne s’éteignent pas. Ils persistent car d’autres personnes continuent à les faire vivre et les transformer. Jusqu’ici rien de bien nouveau, c’est ce qui décrit le fonctionnement des réseaux sociaux numériques ou des jeux vidéos multijoueur.
Le concept de “métaverse” devient plus approprié pour décrire l’évolution à laquelle nous assistons. En 1992, l’auteur de science-fiction Neal Stephenson a décrit ce concept dans son roman le “Samouraï virtuel”. Il s’agit très clairement d’un espace numérique collectif, un monde persistant dans lequel nous pouvons réaliser d’autres activités que celle proposée initialement. En somme, l’utilisateur créé son avatar et se ballade à l’intérieur. Il n’a plus besoin d’en sortir pour aller à un concert, regarder un film…
Le Métaverse constitue l’un des nouveaux objectifs à atteindre pour les géants du web. Ils investissent du temps et de l’argent dans le cloud et la réalité virtuelle afin d’être les précurseurs de ce nouveau tournant. L’un des premiers à se concentrer dessus est l’éditeur Epic Game avec son jeu vidéo très répandu chez les jeunes, Fortnite.
Des concerts et des festivals dans Fortnite
Après un concert réussi de Travis Scott dans Fortnite, le jeu vidéo multijoueur a organisé un festival de film appelé “Short Nite”. Pour éviter une diffusion de films entre deux tirs, la projection a été réalisé dans le mode de jeu “Party Royale”, un espace où les joueurs ne peuvent pas se tirer dessus.
Telle une réelle projection de film en plein air, l’événement permettait aux joueurs de se retrouver pour admirer une douzaine de films. Certains mangeaient du pop-corn quand d’autres exécutaient des pas de danse façon Fortnite. La série de courts-métrages était diffusée toutes les trente minutes. Ainsi, des joueurs du monde entier sont venus regarder les films en fonction de leur fuseau horaire.
Le Festival Burning Man en réalité virtuelle
“Multiverse” justement, c’est le thème que les organisateurs du festival ont choisi de donner à cette édition 100% virtuelle. Du 30 août au 6 septembre 2020, les festivaliers ont pu y participer derrière leur casque VR ou leur écran. L’événement artistique est connu pour ses valeurs sur la recherche de soi, l’introspection, le sens de la communauté. La reconstitution virtuelle est restée fidèle aux valeurs du Burning Man. Le “Man Burn”, le traditionnel mannequin géant a aussi été brûlé.
Le journaliste Perter Rubin a testé le festival virtuel pour Wired et rapporte : “Ce n’est pas simplement une approche approximative de Black Rock City, mais une reconstitution parfaite. Comprenant plus de 100 univers artistiques et d’activités interconnectées, la version virtuelle du Burning Man rassemble des burners chevronnés et des novices épris de VR lors d’une semaine de célébration radicale, laquelle livre tout, sauf les coups de soleil et la déshydratation.”
Les applications d’espaces virtuels se multiplient
Des outils permettent de créer des salles privées et de les configurer à souhait. Dorénavant, il est possible de donner un air de bureau ou d’open-space aux impersonnelles réunions en ligne, par exemple. En fait, ces applications d’espaces virtuels offrent un décor pour n’importe quels types de situations quotidiennes. C’est ce que propose les applications Mozilla Hubs, Engage ou VirBELA. Toutes permettent de choisir son avatar, de créer des salles et de convier des personnes à y rentrer via un écran ou leur casque VR. L’application Mozilla Hubs paraît plus complète car elle offre également la possibilité d’importer des photos, des vidéos ou encore des créations 3D.
Certains s’en servent pour aller boire un café avec des amis, créer une conférence ou des événements… Ces outils sont une aubaine pour qui souhaitent sortir de l’aspect très ordinaire et déshumanisé des manifestations numériques. Le Hublot, centre de création d’art numérique, se sert de l’outil Mozilla Hubs pour animer des conférences. Le premier sujet “Le numérique favorise t-il le lien social” y a pris tout son sens sur un espace virtuel.
